Si le vote électronique doit être mis en œuvre dans les pays africains, des tests pilotes doivent être entrepris pour permettre à tous les acteurs concernés de tester le système avant son adoption complète. Certains leaders africains explorent, testent et essaient le système de vote électronique. L'un d'eux est le gouverneur de l'État de Kaduna, au Nigeria. La première utilisation des systèmes de vote électronique par son administration en 2018 a été critiquée car des votes multiples auraient été signalés. Les difficultés identifiées en 2018 avaient été résolues, a-t-on appris à l'issue des élections menées en 2021. Le logiciel avait été mis à jour pour empêcher quiconque de tenter de déposer un second bulletin de vote. Environ 18 000 agents spéciaux ont été déployés, dont la mission principale était la vérification du registre des électeurs. Il y a sans aucun doute des leçons à tirer de l'expérience de Kaduna ainsi que d'autres nations, comme la Namibie et l'Occident. Afin de pouvoir véritablement remplacer le système électoral manuel, le vote électronique devra être amélioré dans son application.

Adopter des systèmes de vote électronique est une chose, assurer l'intégrité et la crédibilité des élections en est une autre. Les expériences réussies des pays soulignent l'importance d'une conception et d'une mise en œuvre graduelles, par étapes. Des tests pilotes en concertation avec des campagnes d'information du public sur une période de temps adéquate semblent être l'approche la plus raisonnable.

L'introduction du vote électronique en Afrique pourrait modifier de manière significative la façon dont la démocratie représentative est pratiquée. Mais il s'agit également d'une arme à double tranchant, car il peut être manipulé et conduire à des conflits s'il n'est pas correctement mis en œuvre. Il appartient aux leaders africains de contribuer à faire du vote électronique une alternative à la pratique démocratique actuelle.

Le vote électronique doit produire un résultat qui reflète la volonté du peuple dans un environnement qui établit la transparence et la confiance. Il est important de renforcer les systèmes de sécurité qui surveillent les votes effectués sur Internet, d'instaurer la confiance entre les citoyens et les partis politiques, et de doter l'organisme chargé de la gestion des élections des outils et des systèmes nécessaires pour être digne de confiance. Les pays africains doivent développer des réseaux capables de crypter les votes exprimés sur l'internet sans que le réseau ne soit compromis, surchargé ou perturbé par des coupures de l'internet. Un cadre juridique clair et complet doit être mis en place pour réglementer la mise en œuvre du vote électronique, qui doit indiquer clairement qui est éligible et les raisons complètes qui le justifient.

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