De tels cas existent depuis la découverte de la photographie et déjà avec les possibilités technologiques, ne sont que devenus plus fréquents. L'expérience nous montre que les motivations de telles manipulations sont différentes, allant des plus inoffensives, comme le divertissement, aux raisons de nuire à l'autre, comme les motivations politiques. En plus de ces deux motifs, il y a aussi l'avantage financier comme incitation à faire des manipulations.

Un de ces cas de propagande à des motivations politiques était la manipulation dans l'image ci-dessous. C'est du cheapfake car l'auteur a manipulé en déformant la vérité. La photo de droite a été publiée par Reuters en 1999 et montre la femme albanaise et 2 000 autres réfugiés cherchant à entrer en Macédoine, au poste frontière de Bllaca. Cette photo est même considérée comme l'une des plus puissantes que les photographes de Reuters aient jamais prises.

Pendant ce temps, après plus de deux décennies, la même photo du Sherife Luta est republiée en ligne, mais manipulée pour diffuser de la propagande alors que la même femme se fait passer pour une victime serbe des bombardements de l'OTAN. La photo de gauche est une manipulation et a été publiée sur Twitter par l'ambassade de Russie en Afrique du Sud, un terrain où une telle propagande peut avoir plus de succès étant donné le manque d'informations qui peut prévaloir dans ce pays sur la guerre au Kosovo. Le célèbre propagandiste nazi Joseph Goebbels dit que la propagande devient inefficace dès que nous en prenons conscience. Par conséquent, la diplomatie russe dans ce cas fait de la propagande dans une partie du monde où l'espoir qu'elle sera efficace est plus élevée. Pour comprendre la manipulation, une simple verification du photo suffit, en demandant de l'aide à Google pour rechercher la même photo si elle a déjà été publiée sur Internet, avec l'option "Google search for image".

La photo de gauche est manipulée tandis que la photo de droite est réelle.

La même photo a déjà été manipulée et est apparue sur une émission télévisée de l'agence de presse d'État russe, RIA Novosti, en août 2014. Sherife Luta y est présentée comme une mère serbe, victime des bombardements de l'OTAN après que sur la photo les autres réfugiés ont été anéanti et un bâtiment délabré a été érigé en arrière-plan. Cela montre que manipuler des images comme dans ce cas est une propagande intentionnelle essayant de déformer la vérité. De tels cheapfake sont dangereuses car elles s'écartent de la réalité et tentent de persuader les gens de croire quelque chose qui n'est pas vrai.

Cet exemple de Cheapfake montre à quel point un outil de propagande peut être dangereux. De telles manipulations peuvent créer des récits basés sur des contrevérités, les sociétés doivent donc être conscientes de ces formes, qui peuvent également provenir de l'adresse officielle, comme ce fut le cas avec la photographie de Reuters, manipulée en détail et également publiée sur les profils officiels de la diplomatie russe sur Twitter.